Blason aux armes associant une famille et une abbaye en souvenir des Neuville

Au 13ème siècle, l’abbaye d’HENIN-LIETARD possédait l’hôtel d’ACHEVILLE et des terres sur le village; ses religieux desservirent la cure jusqu’à la révolution. En 1569, Adrien d’OIGNIES possédait la seigneurie qu’il transmit aux Neuville, Lannoy Bournonville et enfin aux Duras en 1727. La commune, complètement anéantie lors de la 1ère guerre mondiale, reçut la croix de guerre par arrêté du 23 septembre 1920. La signification du blason communal relève donc des armes des Neuville (d’or fretté de gueules), les associant à celle du seigneur ecclésiastique, l’abbaye d’HENIN-LIETARD (de gueules à la bande d’or).

Ailes

Le moulin à blé eut un prédécesseur

Quand on tordait l'huile...

le moulin à blé qui existait avant 1914 était construit à l’emplacement de l’actuel château d’eau. On sait que dans les temps plus anciens, aux environs de 1760, il existait un autre moulin dans la commune, qui servait à « tordre l’huile ».

En effet, la culture des oléagineux dans la commune d’ACHEVILLE s’est substituée à la jachère. au 18ème siècle, on cultivait l’œillette, donnant une huile douce qui servait pour la table et dont le résidu après concassage servait à alimenter le bétail; les tiges étant utilisées comme litière. puis vint la cameline dont l’huile entrait dans la fabrication de la peinture. le colza, dans le courant du 18ème siècle, fournissait l’huile pour l’éclairage et le graissage.

L’intérêt de ces cultures n’avait pas échappé à l’abbaye. celle du lin est doublement utile; l’huile extraite est utilisée notamment en pharmacie, tandis que la fabrication du fil de lin est obtenue à partir de la séparation de la filasse d’avec la partie ligneuse.

Les batteurs d’huile, qui travaillaient dans des conditions très pénibles, décoraient leur moulin de guirlandes le 23 novembre, jour de la fête de leur St patron : Clément.

Nos villages ont une histoire

Mémoire
A partir du 12éme siècle, la paroisse fut le centre des villageois.

ACHEVILLE, au fil des destructions :

L’existence du village remonte, au moins au 3ème siècle puisqu’on a retrouvé au cours du 19ème siècle, aux deux extrémités du terroir (vers BOIS-BERNARD et VIMY) des sépultures de cette époque contenant des vases, des cruches, un four et des ustensiles utiles à la vie de l’homme au quotidien. Cependant, la 1ère mention écrite de cette peuplade date de 1070.

En l’an 1129, un 1er lieu de culte est créé. l’ordonnance de Philippe le Bon indique la présence de 22 feux groupés autour de l’église.

La paroisse est le haut lieu de la vie locale dans le haut moyen âge. les fidèles, une fois décédés, sont enterrés dans le cimetière attenant à l’église.

A ACHEVILLE comme dans beaucoup d’autres lieux, l’église échappe au pouvoir de l’évêque pour tomber dans les mains des propriétaires laïcs, par concession féodale. les nouveaux propriétaires appartiennent à la famille d’Oignies. quant à l’autel, il est cédé à l’abbaye d’HENIN-LIETARD.

En 1326, l’abbé Jean, originaire de FAMPOUX, fait construire une chapelle. la fonction curiale revient à l’abbaye.

La tradition décide que seul un abbé venu d’HENIN peut officier à l’église d’ACHEVILLE, placée sous le vocable de St Martin. cette pratique perdure jusqu’en 1793.

En compensation, l’abbaye reçoit des revenus et les terres sont intégrées à son domaine. elle les perd au moment de la révolution quand elle deviennent des « biens nationaux ». le 18 juillet 1790, on procède à l’élection des membres du directoire. un nommé Davril est élu. les achevillois sont peu ouverts aux idées nouvelles. ils soutiennent leur curé, Martin LEJEUNE, âgé de 55 ans, qui reste fidèle à l’église de Rome. il mène campagne contre le curé constitutionnel Moronval. la notoriété du est telle qu’aucun citoyen ne se rend à la réunion de l’assemblée primaire du 26 août 1792, en vue des élections législatives. l’église, avec son clocher en pierre datant de 1698, semble échapper à la vente. elle sera cependant démolie lors de la 1ére guerre mondiale.

Dernière restauration cette année

ACHEVILLE, au cours des siècles, fut détruite une 1ère fois par le Comte Ferrand de Flandres puis par les troupes de Condé lors de la bataille de Lens, le 20 août 1648.

Elle fut à nouveau rasée en 1710 lors de la guerre de la succession d’Espagne. elle disparaît une dernière fois de la carte lors de la 1ère guerre mondiale.

Le 12 mai 1919, le conseil municipal décide de reconstruire l’église et le village. le projet est approuvé le 09 décembre 1923.

Après bien des péripéties administratives, les travaux commencent en 1929. l’inauguration du nouveau lieu de culte a lieu le 25 mai 1931. plus de soixante dix ans après, une complète rénovation extérieure et intérieure sera décidée. les travaux ont été achevés dans le courant de cette année 2004.

Quant au village, sa complète reconstruction sera achevée dans les années trente. dans cette commune qui s’étend sur un peu plus de trois cents hectares, le conseil municipal, chaque année et dans le cadre de l’intercommunalité, cherche à apporter un peu plus de confort et d’équipement.

Eclairage

Carte d'identité

ACHEVILLE est une petite commune rurale de quatre cents habitants, (621 fin novembre 2005) située à la limite de l’ex bassin minier (BILLY MONTGNY, MERICOURT, HENIN-BEAUMONT). La population évolue sensiblement avec la construction de lotissements. L’activité agricole est en régression. Les Achevillois travaillent pour la plupart dans le bassin d’emploi qui s’étend de LENS à DOUAI. de nombreux retraités des mines se sont établis dans le village.

Administrativement, la commune fait partie du canton de VIMY, de l’arrondissement d’ARRAS, de la 2ème circonscription législatives du Pas-de-Calais

Elle compte un café, une boulangerie, une école primaire à deux classes qui fait partie du regroupement pédagogique intercommunal de Arleux en Gohelle, Fresnoy et Willerval. la commune a adhéré à la communauté d’agglomération de Lens-Liévin.

Le maire s’appelle Philippe LA GRANGE. des associations comme le comité des fêtes, la section des anciens comme le comité des fêtes, la section des anciens combattants, le club des aînés, l’amicale laïque, l’association des parents d’élèves apportent de l’animation au village.

Les habitants ont eu le triste privilège, en 2001, d’être évacués devant le danger que représentait le dépôt de munitions de VIMY.

ACHEVILLE,

Son histoire tirée du bulletin municipal

En 1070, Eustache de Boulogne donne à la collégiale de LENS des terres labourables sur ACHEVILLE qui, à cette époque s’appelait Caseseville

En 1129, Raynal, Archevêque de Remis, confirme les droits et propriétés de l’abbaye d’Hénin Liétard sur les autels de SAINT-MARTIN, de ROUVROY et d’ACHEVILLE. aussi, un religieux a toujours depuis lors et jusqu’en 1793, administré la cure de cette commune.

En 1326, Jean de Fampoux, son abbé, reconstruisit la chapelle Notre Dame.

En 1569, le cahier des centièmes d’Acheville indique comme seigneur Adrien d’Oignies, chevalier.

Cette seigneurie passa successivement dans les familles de NEUVILLE, de LANNOY, de BOURNONVILLE, puis celle de DURAS en 1729, par le mariage d’Angélique de BOURNONVILLE avec Jean-Baptiste de DUFORT, duc de Duras.

ACHEVILLE avait en outre des fiefs : l’un appartenait au XVIème siècle à Guy de MARCHIET, échevin d’ARRAS.

Sur une pierre tombale de l’église des grands carmes d’Arras, on voyait aussi le nom de Jean MULLIET, conseiller d’Artois et seigneur d’Acheville.

Acheville souffrit beaucoup pendant les guerres et le village fut presque rasé en 1710. aux deux extrémités du village, vers BOIS-BERNARD et vers VIMY, ont été exhumées des tombes du IVème siècle. les secondes étaient assez communes car les vases étaient assez grossiers. mais, les premières, du côté de BOIS-BERNARD, étaient plus intéressantes. elles contenaient beaucoup de vases, dont un en terre blanche, très grand, puis des plats, des coupes, des soucoupes, rouges, noirs et gris et des cruches dont une en terre rouge, autrefois dorée et ornée d’une tête décorant le dessus de l’anse.

A côté de ces tombes sont des fondations, un four à cuire le pain, des tuiles à rebord et d’autres objets du même temps.

Voici la liste des maires des communes depuis 1838.

MM.BREUVARD

1838

1856

LETIENNE

1856

1870

RINGO François

1870

1872

DEHAY Jules

1872

1873

LEGROUX François

1873

1878

DEHAY Jules

1878

1885

RINGO Joseph

1898

1908

LUCAS François

1908

1912

CAMBRAY Jules

1912

1924

BLAISE Paul

1924

1925

BLAISE Edmond

1925

1925

LOIR Emile

1925

1944

RENAULT Georges (père)

1944

1945

PETIT Jean

1945

1957

DEMONT Jules

1957

1969

RENAULT Georges

1969

1989

DELAHAYE Jacques

1989

2001

LA GRANGE Philippe

2001

A noter que BLAISE Edmond, élu maire, n’en exerça jamais les fonctions. la nuit ayant porté conseil, il refusa le lendemain matin les fonctions de 1er magistrat de la commune. ce fut son adjoint, LOIR Emile, qui conduisit, jusqu’à son élection en tant que maire, les affaires de la cité.

Nous avons vu que notre village, en 1070, s’appelait Caseseville. voyons comment évolua ce nom jusqu’en 1789, date à laquelle il prit définitivement le nom qu’il porte actuellement.

En

1070 : Axseville

(Miraeus t. 1, page 160)

1129 : Alciovilla

(abb. Hénin D. 1)

1143 : Aisenvilla

(carte de Dommartin, f ° 79)

1198 : Asselville

(abb. Hénin d. 1)

1207 : Aisseville

(cart. des Chapelleries d’Arras, f ° 21 r ° )

1227 : Asceville

(carte de St Josse, f ° 14 v ° )

1229 : Ascevilla

(abb. Hénin)

1237 : Aissevilla

(abb. Du Vivier)

1246 : Aiscierville

(cart. De St Pierre de Lille, p. 300)

1251 : Achevilla

(reg. Kartarum, f ° 272, v ° )

1328 : Aisseville en Artoys

(chap. de Lens)

1407 : Asseville

(arch. Du nord, p. 2060)

1430 : Daisseville

(arch. Nat. J J 998, n ° 3, f ° 15, r ° )

1569 : Hascheville

(cent. Rég. A, f ° 16)

1789 : Acheville.

 

Quelques photos avant la 1ère guerre mondiale (1914-1918)

  • Ci-dessous : la place d’ACHEVILLE avec au fond, l’école et la mairie

Visage d'ACHEVILLE après la 1ère guerre mondiale

Quand on pense au nombre d’obus, de grenades, etc. … que l’on retrouve encore chaque année, sur notre territoire, on peut imaginer la pluie d’engins meurtriers qui s’est abattue sur notre village pendant la guerre 14-18, le réduisant à l’état de ruines. tout était à refaire. plus un logement n’était habitable. Quand les Achevillois qui étaient réfugiés revinrent, ils commencèrent à bâtir des baraques pour se loger. puis ils se mirent à déblayer les ruines, à boucher les trous d’obus.
En 1918, il n’y avait plus un are cultivable. en 1921, il restait encore 52 hectares de terre incultes. En 1922, il ne restait plus que 2 ha. en 1923, tout le territoire était remis en culture. on ne peut que tirer son chapeau devant le courage et la ténacité de nos aînés.

Reconstruction de l'église.

L’église, qui existait avant la guerre 1914-1918, était petite, basse, et sans grand intérêt architectural. comme le reste du village, elle a été entièrement détruite pendant la grande guerre.


Le 12 mai 1919, le conseil municipal s’est réuni en séance extraordinaire, sur les ruines même de la mairie. entre autres questions urgentes à traiter, fut soulevé le problème de l’exercice du culte.


Le 21 octobre 1919, le conseil municipal adresse une demande à M. le préfet pour obtenir un baraquement qui fera office d’église.


Le 12 juillet 1920, le maire propose de formuler une demande d’avance à valoir sur les dommages de guerre de la commune pour reconstituer le mobilier religieux. après avoir délibéré, l’assemblée décide de solliciter une avance de 10 000 francs.


Le 27 décembre 1920, le conseil municipal approuve le dossier comportant l’estimation des pertes subies et la valeur de remplacement (valeur 1920), à savoir : église : perte subie + honoraires = 161160 F et 20 c. (valeur 1920) mobilier : 15 000 F (valeur 1914).


Ce même jour, le conseil insiste pour que le gouvernement maintienne le principe de la réparation intégrale par le vaincu des dommages qu’il a causés. toute autre solution serait considérée par les populations sinistrées comme une véritable abdication des droits imprescriptibles de la France.


Le 08 juin 1921, la commune adhère provisoirement au projet de coopérative de reconstruction des églises du diocèse d’Arras.


Le 16 janvier 1923, le conseil municipal décide, à l’unanimité, d’adhérer définitivement à la société coopérative de reconstruction des églises du diocèse d’Arras. cette coopérative est chargée d’adresser à la préfecture une demande de certificat provisoire de dommages s’élevant à la somme de 400 000 F


Le 24 mars 1923, le maire informe l’assemblée, qu’en raison du bouleversement complet du cimetière, de la reconstruction prochaine de l’église, il y a lieu d’envisager la désaffection de la partie du cimetière entourant l’église, partie trop exiguë, avant guerre. le conseil se rallie à la proposition de M. le maire et décide la désaffection de la partie susvisée. les tombes seront transférées dans la partie restante et les familles y auront à choisir une concession analogue à celle qu’elles avaient déjà dans la partie désaffectée.


Le 29 avril 1923, le conseil municipal choisit comme représentant de la commune à l’assemblée générale de la coopérative de reconstruction des églises, M. BLAISE Paul et, à défaut, M. le curé d’Acheville, l’abbé CANYON. l’abbé CANYON est à nouveau désigné pour représenter la commune aux assemblées générales de la coopérative le 31 mai 1924 et 04 juillet 1925.


Le 9 décembre 1923, le conseil municipal approuve le projet de reconstruction de l’église présenté par MM. TEPPE et LAVENANT, architectes, sous réserve que l’exécution ne dépasse pas l’indemnité allouée à la commune.


Le 12 février 1925, le conseil municipal demande à la commission cantonale de statuer définitivement sur la demande d’indemnité présentée par le maire, au sujet de la reconstruction de l’église. il donne pleins pouvoirs à l’abbé CANYON pour représenter la commune devant les commissions fixant les dommages, accepter en conciliation ou refuser les offres qui seront faites à la commune.


Le 2 avril 1927, communique au conseil municipal le montant des indemnités allouées : 521 561 F pour la reconstruction de l’église, 35 780 F pour l’aménagement intérieur et 22 000 F pour le mobilier culturel.


Le 15 mai 1927, le conseil municipal autorise M. le maire à acheter deux baraquements provisoires : l’un pour la salle des fêtes au prix de 100 F, l’autre pour l’église au prix de 150 F. les ressources sont imputables sur les dommages de guerre de la commune.


Le 17 janvier 1928, le conseil municipal donne adhésion pleine et entière au projet présenté par MM. Delaurent et Masquelier, entrepreneurs à Billy Montigny, agréés par la coopérative diocésaine, à prendre part au concours.


Le 3 mars 1928, rend compte du concours qui a en lieu le 24. 02. 28 à la coopérative des églises du diocèse d’Arras. deux projets ont été retenus : celui de M. PEROCHE, entrepreneur à Cambrai et celui de MM. Delaurent et Masquelier, ces derniers ayant proposé les matériaux choisis de préférence à tous les autres par la commission des travaux de la commune. néanmoins, MM. TEPPE et LAVENANT, architectes de la commune, passant outre à la demande formelle du conseil, donnent leur préférence au projet de M. PEROCHE. le conseil prie M. le maire de solliciter une audience à Mr. le préfet afin de faire valoir l’insistance avec laquelle MM. TEPPE et LAVENANT veulent imposer à la diocésaine un entrepreneur de leur choix. le conseil prie M. le maire de faire valoir également qu’il s’opposera plus qu’énergiquement à un tel abus de préférence.


Les 26 juin et 17 août 1928, le conseil donne de nouveau sa préférence au projet de MM. DELAVANT et MASQUELIER, en insistant sur le prix moins élevé de 6 000 F et la qualité des matériaux utilisés. la différence de 6 000 F permettra l’achat et la pose des vitraux, et ce sans dépasser le montant des dommages de guerre.


Le 10 mars 1929, la préfecture maintenant le projet de M. PEROCHE, le conseil municipal, pour être conciliant, accepte ce projet. toutefois, il exige que l’entrepreneur fasse gratuitement le nivellement du pourtour de l’église, après les travaux de reconstruction.


Le 09 juin 1929, le mandat de délégué de la commune auprès de la coopérative diocésaine est renouvelé à M. l’abbé CANYON.


Le 12 janvier 1930, vu la dégradation du baraquement-église, le conseil municipal décline sa responsabilité vis à vis des accidents susceptibles de survenir et proteste auprès de M. le préfet, contre la nonchalance apportée par l’entrepreneur qui avait promis de commencer les travaux en avril 1929.


Suite à ces démarches, la mise en chantier est réalisée en avril 1930 et les travaux se termineront en avril 1931.


L’inauguration aura lieu le 25 mai 1931. M. le maire, accompagné de son conseil, remettra les clés de la nouvelle église au clergé présent.


Le procès-verbal de réception définitive sera signé par le maire et M. Peroche le 25 novembre 1931. Le 7 mars 1932, la société coopérative des églises du diocèse d’Arras est définitivement dissoute.


Après la signature du procès verbal de réception des travaux, M. PEROCHE quitta l’assemblée municipale sans donner la somme de 100F qu’il avait promise pour l’achat de la cloche, le conseil municipal lui ayant fait payer l’eau consommée pour la reconstruction de l’église.


Nota, souvenir d’un ancien : en attendant la reconstruction de l’église, celle provisoire était située où Elie et Yvette RENAULT habitent actuellement (10 rue du Général De Gaulle).

Révolution

Première municipalité le 21 février 1790

Les laboureurs prennent le pouvoir

Déjà la rédaction du cahier de doléances de mars 1789 laissait apparaître une réelle volonté du changement dans la façon de vivre. Fin janvier 1790, soit moins de six mois après l’abolition des privilèges et des droit féodaux, les achevillois ont adhéré aux idées nouvelles. Les 1ères élections ont lieu le 27 février 1790. Une réunion préalable est organisée par un nommé Martinet en sa qualité de commissaire nommé par le corps échevinal puisque la commune émancipée depuis de nombreuses années (vers 1510) possédait une assemblée composée du mayeur et d’échevins. Après la formation du bureau présidé par Augustin DAVRIL, fermier, secrétaire François Joseph MARTINET, scrutateurs Grégoire RENAULT, Albert LHOMME et Jean-Pierre LESAGE, le maire élu est Pierre Augustin DAVRIL, fermier. Officiers municipaux Louis Joseph de Bailliencourt dit Courcol, fermier, 30 ans, Pierre Antoine RENAULT, fermier, 42 ans, procureur Pierre Joseph RENAULT, laboureur, 41 ans. Les notables Célestin, Jean-Baptiste, Grégoire, Renault, tous laboureurs, âgés respectivement de 49, 35, 60 ans, Isidore DAUTRICOURT, laboureur, 30 ans, Albert LHOMME  49 ans, secrétaire-greffier, François Joseph MARTINET, arpenteur, 46 ans… le sixième notable, absent du procès-verbal, est Jean-Pierre LESAGE qui, décédé après son élection n’a pas siégé. Puisqu’il ne pouvait y avoir cumul de mandat, la nomination de Pierre Augustin DAVRIL à l’administration du district d’ARRAS le 20 juillet 1790, a entraîné l’élection d’un nouveau maire le 25 juillet : Louis JOSEPH de Bailliencourt dit Courcol . Il a été remplacé comme officier municipal par Albert LHOMME, précédemment notable. Le village compte alors 204 habitants (hommes 45, femmes 62, enfants de moins de 18 ans, 88). A notre que seul les hommes de plus de 25 ans payant un impôt égal à plus de trois journées de travail et non domestiques ont pu élire leur 1ère assemblée locale. Au moment de l’entrée en fonction de la municipalité élue, les chemins étaient en bon état. L’ancien échevinage n’avait ni charges ni dettes, ni comptes, ni caisse. La commune disposait de revenus pour les pauvres (l’ancêtre du CCAS). Le receveur de la table des pauvres était un nommé Pierre François RENAULT. La famille RENAULT a souvent été représentée à la mairie au cours des siècles. Georges RENAULT a été maire d’ACHEVILLE pendant une trentaine d’années.

Puissance

ACHEVILLE était divisée entre chevalier et ecclésiastiques

L'épopée de Gilbert Lannoy

La communauté d’ACHEVILLE, établie peu après l’an mil, s’est très vite divisée entre deux seigneuries temporelle qui ne faisait pas toujours bon ménage : l’une était chevaleresque avec la création des premières baronnies; l’autre confiée à la puissance ecclésiastique des abbayes.

La famille d’OIGNIES doit son nom de la terre d’OIGNIES (près de CARVIN), dans le bailliage de LENS. Elle s’est illustrées par ses faits d’armes, ses entrées à BRUXELLES et ses services successifs auprès des infantes d’ESPAGNE. C’est par un mariage que la terre d’ACHEVILLE passa de la famille d’OIGNIES aux Lannoy. François d’OIGNIES, qui était déjà baron de COURRIERES, épousa Bonne de Lannoy.

Les Lannoy s’illustrèrent sur les champs de batailles au service du comte de Flandres. Gilbert, le plus célèbre, s’est battu contre le roi Richard et fut soldat du duc de Bourgogne. Il lutta aux côtés de Ferdinand de Castille pour la défense de l’Espagne contre les Maures, puis aux côtés du roi de France, pour obliger le Poitou et le Limousin à se soumettre à l’autorité royale.

Il fut fait chevalier de la toison d’or en récompense de ses services (une distinction qui revient seulement aux grands d’Espagne et aux Habsbourg d’Autriche). Comme diplomate, il excella auprès du roi de Pologne.

Après un dernier voyage à Jérusalem, il acheva sa vie comme pèlerin à St Jacques en Galicie. Plus tard, la terre d’ACHEVILLE passa aux mains des Bournonville et des Duras, qui la gardèrent jusqu’à l’ancien régime.

Tract

Hommage aux résistants

Au cours de la seconde guerre mondiale, deux Achevillois se sont engagés dans la lutte clandestine contre l’occupant dans un réseau d’activité de résistance. Ils participaient à la distribution de tracts et de journaux clandestins, aux transports d’armes, aux sabotages de lignes téléphoniques… Tous deux furent engagés dans l’action pour faire sauter le pont Sault à Dourges. Une opération qui ne réussi pas car ils furent dénoncés par un habitant qui aurait alerté la kommandatur d’HENINLIETARD.

Pris en embuscade, ils furent fusillés sur place le 14 août 1944. Jean LENNES avait 32 ans ; Roger MARECHAL, 19 ans

ACHEVILLE

Souvenir d'un cultivateur :

Avant la révolution, il y avait un moulin route de Méricourt, un calvaire au bord du chemin de terre à la sortie du village en allant vers Fresnoy (sur la droite), un moulin à blé en face du château d’eau.

Avant 1914, au coin de la rue de VIMY (qui n’existait pas encore) et la route de MERICOURT, il y avait une chapelle nommée St Nazaire. En 1806, un moulin à huile se trouvait route de ROUVROY.

L’entrée de l’église était dans l’autre sens, le cœur tourné vers le soleil levant.

L ' actualité d'hier et d'avant-hier

Le moulin de 1760 à 1914

Il existait en 1760 dans la commune un moulin à blé et en 1806, un moulin à « tordre » l’huile. L’expansion économique en liaison avec l’essor démographique de ce secteur, la suppression du droit de banalité intervenue dès le début de la révolution (loi du 15 mars 1790) n’a pu que favoriser la construction de nouveaux moulins.

On a recensé en « pays de Vimy » 14 moulins à blé en 1790 et 25 en 1806, 2 moulins à huile en 1760 et 10 en 1806.

La culture de l’oléagineux en « pays de Vimy » s’est substituée à la pratique de la jachère. Alors, on a semé le colza, l’œillette et le lin.

Ce que l’on ne sait pas pour le moment, c’est qui fut dans la commune le dernier meunier et quand les ailes du moulin d’Acheville arrêtèrent définitivement de tourner.

Souvenir d'un cultivateur :

Par contre, le propriétaire était Henri PETIT et le dernier pourrait être, sans en être sûr, ALLARD.

Vous reconnaissez-vous?

Anciens élèves de l’école d’Acheville, chaussez vos lunettes et essayez de vous reconnaître parmi les élèves de la classe de M. SEGARD. Nous sommes en 1935.

en 1985, à ACHEVILLE, les terres sont scientifiquement exploitées et donnent des récoltes « record ».

Il n’en a pas toujours été ainsi. Au temps du bon roi St. Louis qui fut sans doute l’époque la plus heureuse du moyen âge, le rendement en blé ne dépassait pas 12 quintaux à l’hectare.

jusqu’au 18ème siècle, le terrain se divise en trois soles et chaque sole connaît deux années de culture pour une année de repos, la jachère.

Avant les récoltes, les animaux du village paissent en liberté dans la jachère et, après les récoltes, on les met dans les champs. Ce système de l’ancien régime est utilisé à cause du manque de prés : c’est la vaine pâture.

Ce type d’utilisation du sol a disparu au 19ème siècle avec l’introduction des engrais, des prairies artificielles, des cultures fourragères (trèfle, sainfoin, luzerne, betterave fourragère….).

Un des promoteurs de ces nouveautés fut Guislain DECROMBECQUE (1798-1870), agriculteur tenace et maire de LENS.

Il reçut de nombreuses récompenses et eut l’honneur de rencontrer l’empereur Napoléon III. Celui-ci le questionnant sur le secret de sa réussite, s’entendit répondre ces chaudes paroles : « du fien Sire, core du fien Sire, et toudis du fien ! « 

Une rue importante de LENS porte son nom, perpétuant le souvenir de ce pionner.

Pendant quelque temps, nous allons essayer de relater quelques faits qui se sont déroulés à ACHEVILLE et dans notre région, sous l’occupation Allemande. Pour les personnes intéressées, voici la source de nos informations : des souvenirs personnels, les journaux de l’époque, les registres de la mairie, et surtout les ouvrages de M. COILLIOT André, un historien de la région que nous remercions.

De septembre 1939 à mai 1940, date de l’arrivée des Allemands est défendue par les Britanniques commandés par Lord Gort dont le G.Q.C. se trouve au château d’Habarcq. Ils reçoivent le 07 décembre 1939 la visite du roi Georges VI et, le 09 février 1940, celle du président Albert Lebrun.

10 mai 1940 : Les avions Allemands lancent leurs premières bombes sur le terrain d’aviation d’ARRAS et ROEUX, où trois civils sont tués.

14 mai 1940 : Un avion Allemand lâche ses bombes sur ARRAS et deux bombes explosives sur l’hôtel de l’Univers où des officiers supérieurs britanniques sont tués. Quinze maisons sont détruites. On croit voir des espions partout. Les réfugiés affluent sans arrêt. Ce qui reste de l’armée est noyée par les colonnes de fuyards. On abandonne la maison, la ferme pour se joindre au pitoyable et interminable défilé.

17 mai 1940 : Lord GORT quitte ARRAS pour rejoindre un P.C. avancé. La défense du secteur d’ARRAS est placée sous les  orbres du major général PETRE, la défense de la ville est confiée au lieutenant-colonel Copland Griffiths, commandant les welsh guards.

18 mai 1940 : St QUENTIN est capturée. La 7ème panzer division (qui a pour chef le célèbre général Rommel) stoppe aux abords de Cambrai afin de réorganiser son ravitaillement. Un bombardier Allemand en difficulté se pose à Vimy, dans un champ, près du bois de « l’emprunt ». La population excitée se rend sur les lieux ainsi que des fantassins du 42ème R.I. cantonnée à VIMY et des soldats britanniques amenés par camions. Les quatre aviateurs sont abattus et l’avion est pillé.

19 mai 1940 : Prise de CAMBRAI. A ARRAS, les derniers éléments britanniques qui ne sont pas jugés utiles pour assurer la défense de la ville sont évacués. Il fait chaud, très chaud. Des soldats anglais incendient quelques uns de leurs avions à ARRAS pour qu’ils ne puissent servir à l’ennemi. La gare d’ARRAS est bombardée à 15h20 par 16 avions « Darnier ».Le spectacle est atroce. Deux trains bondés de réfugiés sont atteints. Il y a de très nombreux morts et blessés. Le flot des réfugiés civils et militaires ne cesse de grossir.

20 mai 1940 : Les blindés allemands atteignent la mer. La 7ème panzer division du général Rommel et le 25ème régiment des panzers se dirigent vers VIS EN ARTOIS ; TILLOY LES MOFFLAINES et à 6h gagne le nord ouest de BEAURAINS. A ARRAS, de nombreux incendies projettent d’immenses flammes. Les hôpitaux sont bondés de blessés. On a même dû placer des brancards entre les lits. La ville est presque vide. Il n’y a plus ni eau, ni gaz, ni électricité.

A VIS EN ARTOIS, des tanks français détruisent deux chars allemands. A FICHEUX, un convoi anglais est attaqué par la 8ème panzer division. Il y a de nombreux morts. Des civils pris dans les combats sont également tués. les Anglais n’ont à opposer aux blindés Allemands que des fusils et quelques fusils mitrailleurs, mais se battent avec un courage admirable.

Des blindés Allemands tentent, en divers endroits, de pénétrer dans ARRAS, mais la résistance Britannique est tenace. La bataille est acharnée.

21 mai 1940 : les tanks Anglais du 7ème royal tank régiment arrivent à VIMY, venant de SOIGNIES, en Belgique. Beaucoup sont abîmés. Arrivent également les fantassins du 8ème bataillon du Durham Light infanterie qui ont marché 46 Km. à travers le flot des évacués. Ils prennent place dans les tranchées qui existent encore depuis les combats de 1916 – 1918. La division Allemande SS Totenkopf arrive au sud d’Arras. Les soldats de cette division d’élite porte une bague ornée d’une tête de mort. La contre attaque anglaise, appuyée par des chars français, après quelques succès, échoue. Les combats sont violents. On se bat à DAINVILLE, ACHICOURT, AGNEZ, lès DUISANS, WAILLY, SIMENCOURT, MERCATEL, MAROEUIL, BEAURAINS, AGNY, …..

Un incident regrettable : A 17h., entre AGNEZ lés DUISANS et DUISANS, des blindés Anglais, prenant des chars français pour des allemands, les attaquent et en détruisent quatre. A WARLUS, trois chars Français sont attaqués à la fois par des avions Allemands (en piqué) et par des blindés. A BERNEVIELLE, le 2ème bataillon de la SS Totenkopf affronte des blindés Français et essuie des revers. Les Allemands font intervenir leur aviation au-dessus de tout ce qui bouge.

Au sud d’AGNEZ, un combat acharné oppose chars Anglais et Allemands. Sept chars lourds et six canons antiaériens anglais sont détruits. Du côté Allemand, les pertes sont de trois panzers IV, six panzers III et plusieurs chars légers.

A PELVES, huit civils sont tués par un bombardement alors que l’on procédait à une distribution de ravitaillement.

22 mai 1940 : Les forces Allemandes terminent l’encerclement d’ARRAS, malgré la résistance Britannique. Les pertes Allemandes sont importantes : 2 officiers, 5 sous officiers, 89 soldats tués, 20 sous officiers, 116 soldats blessés et 173 disparus.

Les blessés français et anglais sont amenés par camions à MAROEUIL et à VIMY. MONT St ELOI et MAREUIL sont occupés. De nombreux morts Anglais sont dénombrés.

Le 2ème bataillon du 4ème régiment de Dragons portés traverse DROCOURT, ACHEVILLE, VIMY, SOUCHEZ, CARENCY.

Le soir, Mont ST Eloi est repris par des tanks français. Ils font 130 prisonniers allemands qui étaient cachés dans des maisons, ces derniers sont conduits à la Targette. Un déluge d’obus Allemands s’abat alors sur le village.

23 mai 1940 : Les Allemands réoccupent le MONT St ELOI. L’aviation Allemande bombarde THELUS, NEUVILLE St VAAST, GIVENCHY et SOUCHEZ. La crête de Notre Dame de Lorette tombe aux mains des Allemands. Une nouvelle ligne de résistance est prévue à GAVRELLE.

Dans ARRAS assiégée, après un violent bombardement, l’immeuble de la société de secours aux blessés, situé rue des Agaches, est en flammes. Il faut transporter les blessés, sauver les réserves, les vivres, la pharmacie et les pansements. Les civils valides qui restent encore vivent dans les abris dans des conditions atroces. On boit même l’eau du bassin à poissons rouges du jardin St. VAAST.

Le P.C. du 4ème régiment des cuirassiers français subit un violent bombardement à Farbus et se replie vers FRESNOY EN GOHELLE.

24 mai 1940 : La garnison britannique quitte ARRAS par une route étroite non encore tenue par les Allemands et se dirige vers DOUAI. Les troupes Allemandes pénètrent progressivement dans Arras. Leur 1er travail est de placer une grande croix gammée au centre de la petite place, afin de montrer à leur aviation qu’il occupent la ville.

Mai 1940 : à VIMY, les Allemands apprennent le massacre des quatre aviateurs du bombardier Heinkel et découvrent les cadavres. L’enquête commence. Toute la population est convoquée sur la place de la commune le 3 juin 1940. Des personnes seront fusillées. Cette pénible affaire fut jugée par le tribunal militaire Allemand de BRUXELLES. Les réfugiés regagnent peu à peu leur domicile. Ils retrouvent souvent leur maison pillée et saccagée.

Quelques atrocités commises par les Allemands sur les civils, du 21 au 28 mai 1940 :

  • à Habbarcq : 2 hommes et une femme tués.
  • à Mercatel : 6 civils tués.
  • A Hermaville : 22 fermes, granges et étables incendiées par les SS.  Trois hommes sont fusillés. Une vieille femme paralysée est tuée dans son lit par une grenade.
  • A Berles-Monchel : 45 civils abattus par les SS
  • A Aubigny en Artois : 95 civils massacrés, dont 5 femmes et 7 jeunes de moins de 20 ans. Quelques personnes, bien que blessées, réussissent à s’en tirer, en faisant le mort.
  • A Etrun : 5 personnes tuées.
  • A Beuvry : 41 fusillés.
  • A Courrières : 54 fusillés.
  • A Carvin : 18 fusillés.
  • A Lestrem : 97 prisonniers anglais sont abattus à la mitrailleuse.
  • A Pont du Gy : 23 personnes abattues à coup de revolver par les SS de la division Totenkopf, devant leurs familles. Les corps sont arrosés d’essence et brûlés par les Allemands. Cinq maisons sont incendiées. Une dame de 81 ans et un bébé meurent dans les flammes.

A Oignies, les 27 et 28 mai, 300 maisons sont incendiées. 38 soldats français et 18 anglais sont tués pour la défense de la ville. 69 civils sont sont fusillés. Un officier britannique, attaché sur un fauteuil, est arrosé d’essence et brûlé vivant.

2 juin 1940 : Hitler visite VIMY (mémorial canadien) et Notre Dame de Lorette.

1er Août 1940 : Sabotage ! Entre les villages d’ACHEVILLE et de VIMY, des câbles téléphoniques Allemands sont coupés à deux endroits sur 30 et 50 mètres.

16 août 1940 : Une note de la Préfecture rappelle à ceux qui font « le métier de deviner, pronostiquer ou expliquer les songes » qu’ils sont passibles d’une peine d’emprisonnement de 5 jours et plus. Ce rappel est destiné aux prétendus devins, mages ou tireurs d’horoscopes qui exploitent les personnes recherchant des parents ou amis disparus à la suite d’événement de guerre.

18 Août 1940 : M. le maire rappelle au conseil municipal qu’après l’évacuation, il a été dans l’obligation de réquisitionner du blé et des bestiaux pour assurer l’alimentation de la population de réquisition du blé et des bestiaux pour assurer l’alimentation de la population. Pain et viande ont été distribués gratuitement. Le conseil municipal décide de prélever 15 000 F sur les fonds libres afin d’assurer le règlement de ces réquisitions.

27 Août 1940 : La Feldkommandantur d’ARRAS ordonne un recensement général des animaux dans les fermes. Il fut recensé à ACHEVILLE : 34 chevaux de plus de 03 ans, 15 chevaux de moins de 03 ans, 85 vaches, 02 taureaux, 08 moutons, 29 porcs, 145 volailles et 129 lapins.

Il faut signaler que beaucoup d’animaux avaient été tués pendant l’exode.

7 septembre 1940 : L’armée Allemande ordonne, une dernière fois, le dépôt des fusils de chasse, armes et munitions à la Feldkommantur 678 à ARRAS. La date limite pour effectuer les livraisons est fixée au 10 septembre.

24 octobre 1940 : Deux ordonnances allemandes.

  1. Il est interdit d’allumer les feux en plein air pendant les heures d’obscurité.
  2. Seuls, les militaires de la deutsche Wehrmacht ont l’autorisation de chasser dans la zone occupée.

25 octobre 1940 : Le rationnement commence… La Préfecture fait connaître la carte de rationnement qui, déjà en application sur l’ensemble du territoire français à l’exception du Nord – Pas de Calais, sera mise en circulation dans nos deux départements.

Le barème pour un consommateur ordinaire est le suivant :

  • pain : 300 grammes par jour.
  • viande : 360 grammes par semaine.
  • corps gras : 100 grammes par semaines.
  • sucre : 900 grammes par mois.
  • café : 300 grammes par moi.

Un régime efficace pour soigner le cholestérol…

28 octobre 1940 : Un appareil allemand « Heinkel 111 », de retour d’un bombardement sur l’Angleterre, s’écrase prés d’OPPY, suite à des ennuis de moteur. L’équipage est sauf et les dégâts sont limités.

29 octobre 1940 : Le maire expose au conseil municipal que le travail du secrétaire de mairie s’est considérablement accru du fait de la création des cartes de rationnement. Le conseil municipal vote un supplément de traitement. Ce traitement sera d’ailleurs augmenté plusieurs fois pendant la guerre, pour les même raisons. Une employée de mairie sera embauchée le 17 mars 1943 pour aider le secrétaire de mairie dans sa tâche.

11 novembre 1940 : La cérémonie du 11 novembre est interdite par l’autorité Allemande. Le travail devra avoir lieu comme d’habitude. Les écoles fonctionnent. Les cérémonies du 1er mai et du 14 juillet sont également interdites.

1er avril 1941 : le N° 1 du journal clandestin « la voix du Nord » sort à LILLE, en 50 exemplaires. Au fur et à mesure des mois, les bulletins iront de 500 à 10 000 exemplaires. Il est créé par Natalis DUMEZ, ancien maire de BAILLEUL et Jules NOUTOUR, brigadier de police à LILLE.

11 mai 1941 : Fête nationale de Jeanne d’Arc célébrée avec éclat par le gouvernement de VICHY. Le « Grand Echo », journal régional sous contrôle Allemand, écrit : « souvenons-nous que, comme Napoléon, elle fut victime de l’Angleterre ».

12 mai 1941 : A MERICOURT, les agents de police dressent procès-verbal à une demoiselle qui circulait dans les rues, à minuit.

Il est rappelé que l’heure des cafés est fixée à 23h et la circulation interdite après 23h30.

19 mai 1941 : Une distribution exceptionnelle de sucre aura lieu afin de permettre aux ménagères de faire des confitures. Il faudra cependant donner le ticket H de la carte de légumes secs pour toucher un Kilo gramme de sucre.

25 mai 1941 : La première fête des mères. Voulue par le gouvernement de VICHY, elle fut peu ou pas fêtée. On sait quelle importance elle a prise au fil des années.